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La délégation bretonne rencontre la délégation chinoise par visioconférence

07-11-2019

Robert Jestin : Le programme d’expérimentation de Redon, qui a été labellisé porte sur le territoire de Redon Agglomération qui est une intercommunalité de 60 000 habitants qui fait partie de 2 Régions : la Bretagne et les Pays de la Loire. Cette expérimentation sera étendue sur une zone géographique de plus de 500 000 hab, couvrant 13 intercommunalités sur ces 2 régions. Cette zone est constituée de différentes centralités (villes ou petites agglomérations qui concentrent la population). A la différence d’une métropole urbaine, les services dans ces zones peu denses sont très inégalement répartis entre les centralités et très des habitants.
Pour répondre aux besoins de mobilité que cela génère pour une population dont les revenus sont modestes, il faut organiser le partage des véhicules, ce qui est rendu possible par la généralisation de la téléphonie mobile. En parallèle de l’expérimentation sur la mobilité, nous menons une action sur l’accès à la formation, qui est un facteur déterminant pour l’accompagnement de ces territoires en mutation. Nous avons vu émerger le besoin de traiter aussi les questions énergétiques pour que notre démarche soit durable. Le vecteur hydrogène pour répondre aux besoins énergétiques de la mobilité et de l’industrie s’est imposé comme objectif à poursuivre. La filière à déployer (production, distribution, utilisation) est un élément nouveau pour les personnes en charge de la gouvernance de ces territoires. Celles ci doivent trouver les réponses aux questions que se posent légitimement la population sur les impacts de cette mutationsur leur vie quotidienne. En particulier, il s’agit de trouver des réponses sur le vivre ensemble et sur la répartition des emplois industriels qui apportent des salaires réguliers aux ménages qui s’installent sur ces territoires.
Jacques Brégeon : L’Ecole des Métiers de l’Environnement qu’il dirige met en place les actions de formation pour ces territoires. Ceux ci sont demandeurs de programmes de développement de compétences pour accompagner la mutation vers une économie durable et respectueuse de l’environnement. Outre les compétences techniques nouvelles qui sont indispensables pour accéder aux emplois que vont proposer les entreprises qui vont s’implanter sur le territoire, il faut que les personnes qui travaillent dans les services publics du territoire apprennent à accélérer les processus de décision collectifs qui sont nécessaires pour maintenir son attractivité. Nous avons imaginé un dispositif en trois volets :
 Une session pour les dirigeants et pour les responsables des territoires destinée à reconsidérer ces territoires à travers les énergies renouvelables, les ressources naturelles et les éco-matériaux ;
 Un programme de travail en commun en vue de la mise en place d’une stratégie commune, afin de développer des compétences territoriales collectives et non séparées. Le territoire doit définir et porter sa propre stratégie. Cette formation professionnelle qui doit accompager la mise en oeuver de cette stratégie vise les éco-systèmes d’acteurs et non pas les individus seuls.
 Après le développement des compétences locales, on passe à l’action avec le soutien de compétences extérieures et spécifiques qui viennent renforcer les compétences du territoire.
Question 1 : donner des précisions sur l’école des métiers de l’environnement. Quel est le profil des étudiants et quelles sont les carrières envisagées ?
Réponse 1 : l’EME (Ecole des métiers de l’environnement du groupe UniLaSalle) est une école moyenne qui compte 3000 étudiants. Les métiers auquels elle prépare relèvent sont l’agriculture, l’alimentation, la santé, la géologie, l’énergie et l’environnement. Les étudiants ont à peu très 20 ans. Les programmes de l’école incluent des enseignements théoriques sur l’économie circulaire, l’industrie écologique, l’éco-conception et la gestion durable. Les étudiants travaillent ensuite dans les entreprises de la nouvelle économie et insufflent ainsi de nouveaux savoirs et de nouveaux comportements au sein des entreprises dans lesquelles ils effectuent des stages.
Question 2 Est-ce que vous avez des cours en anglais ?
Réponse 2 : Les formations sont aussi en anglais. Les étudiants chinois que nous accueillons dans nos programmes peuvent bénéficier de la présence à Rennes d’une Association Franco-Chinoise dynamique et de l’Institut Confucius de Bretagne qui ont une expérience reconnue des échanges linguistiques et culturels.